
Les phénomènes météorologiques extrêmes ont touché des centaines de milliers de Canadiens et continuent de peser lourdement sur les primes d’assurance habitation.
Le 13 janvier 2025 (TORONTO) – En 2024, pour la première fois dans l’histoire du Canada, les dommages assurés attribuables à des phénomènes météorologiques extrêmes ont, selon Catastrophe Indices and Quantification Inc. (CatIQ), dépassé les 8 milliards de dollars. Ce chiffre pulvérise le record précédent de 6 milliards de dollars établi en 2016, à la suite des feux de forêt à Fort McMurray. Le total de 2024 représente presque le triple du total des sinistres assurés enregistrés en 2023 et 12 fois la moyenne annuelle de 701 millions de dollars au cours de la décennie de 2001 à 2010.
« En plus des pertes financières énormes, la vie et les moyens de subsistance de centaines de milliers de Canadiens ont malheureusement été bouleversés », déplore Celyeste Power, présidente et chef de la direction du Bureau d’assurance du Canada (BAC). « Les assureurs de dommages du Canada ont été présents à chaque étape du processus et sont toujours sur place pour aider leurs clients à reconstruire et à reprendre une vie normale. L’industrie apporte sa contribution; mais il est temps que les gouvernements prennent des mesures décisives pour protéger les Canadiens contre ces phénomènes dangereux et de plus en plus fréquents. »
L’été 2024 a été la saison la plus destructrice de l’histoire du Canada en ce qui concerne les sinistres assurés dus à des feux de forêt, des inondations et des tempêtes de grêle. En seulement deux mois, en juillet et en août, quatre phénomènes météorologiques catastrophiques ont occasionné des sinistres assurés de plus de 7 milliards de dollars et plus d’un quart de million de demandes d’indemnisation, soit 50 % de plus que ce que les assureurs canadiens reçoivent habituellement en une année entière.
S’il est vrai que l’événement météorologique le plus destructeur de 2024 a été la tempête de grêle d’août à Calgary (Alberta), qui a causé 3 milliards de dollars en sinistres assurés en un peu plus d’une heure, les inondations ont continué à causer des dommages importants dans presque toutes les régions du pays.
Maintenant, nous voyons les feux de forêt dévastateurs en Californie, où l’assurabilité des habitations est réellement menacée. Les compagnie d'assurance biens du Canada sonnent l’alarme sur le fait que certaines régions du pays pourraient être confrontées à des problèmes similaires. Bien que l’assurance couvrant les feux de forêt reste largement disponible, la fréquence et la gravité accrues des sinistres liés aux conditions météorologiques continuent de faire augmenter leur coût, ce qui se répercutera sur les primes d’assurance.
Alors que le nombre de sinistres liés aux conditions météorologiques extrêmes continue d’augmenter de façon exponentielle au pays, le BAC souligne l’impact disproportionné de ces phénomènes catastrophiques sur les coûts de l’assurance habitation. Depuis 2019, les demandes d’indemnité pour dommages aux biens personnels ont augmenté de 115 % au Canada, tandis que les coûts de réparation et de remplacement des biens personnels ont augmenté de 485 %.
« Le Canada est évidemment en train de devenir un endroit de plus en plus risqué pour vivre, travailler et s’assurer. Étant donné que les assureurs tarifient les risques, ces derniers ont maintenant une incidence sur l’abordabilité et l’accessibilité de l’assurance », a indiqué Craig Stewart, vice-président, Changements climatiques et Affaires fédérales, BAC. « Les gouvernements canadiens doivent être plus proactifs, afin de gérer et d’atténuer adéquatement les risques. Ils doivent investir dans des infrastructures de protection contre les inondations, adopter des règles d’aménagement du territoire qui empêchent la construction de maisons dans les plaines inondables, faciliter l’application du programme Intelli-feu dans les communautés des zones à haut risque de feux de forêt et instaurer des codes de bâtiment qui protègent mieux les maisons et les moyens de subsistance, ce qui aurait dû être fait il y a longtemps. »
Parmi les pires phénomènes météorologiques de 2024 figurent la tempête de grêle à Calgary, la queue de l’ouragan Debby au Québec et les feux de forêt à Jasper en août, les inondations dans la région du Grand Toronto (RGA) en juillet et en août, la température glaciale dans l’ouest du Canada en janvier et les violentes tempêtes dans le sud de la Colombie Britannique en octobre.
Pires phénomènes météorologiques de 2024
Du 12 au 15 janvier: Température glaciale dans l’ouest du Canada - 180 millions $
16 mai: Tempêtes de grêle au Manitoba - 60 millions $
23 juin: Tempêtes violentes en Saskatchewan - 135 millions $
15 et 16 juillet: Crues éclair à Toronto et dans la RGT - 990 millions $
Du 22 juillet au 17 août: Feux de forêt à Jasper - 1,1 milliard $
5 août: Tempête de grêle à Calgary - 3 milliards $
9 et 10 août: Québec – Queue de l’ouragan Debby - 2,7 milliards $
Du 13 août au 16 septembre: Inondations dans la RGT et le sud de l’Ontario - 110 millions $
Du 18 au 20 octobre: Tempêtes dans le sud de la C.-B. - 120 millions $
Les 10 années les plus coûteuses sur le plan des sinistres assurés attribuables à des phénomènes météorologiques extrêmes au Canada (total des sinistres et frais de rajustement des sinistres en dollars de 2023)
Sources de 1983 à 2007 : BAC, PCS Canada, Swiss Re et Deloitte. 2008 à 2024 : CatIQ
Le montant des dommages assurés est une estimation fournie par CatIQ (www.CatIQ.com) et utilisée sous licence par le BAC.
CatIQ Connect
Les tendances en matière de dommages assurés, y compris le total impressionnant de 2024, figureront en bonne place à CatIQ Connect, la plus importante conférence sur les catastrophes naturelles au Canada. Durant la conférence CatIQ Connect, il y aura de nombreuses discussions sur le sujet afin de favoriser la collaboration avant, pendant et après les phénomènes catastrophiques. Des intervenants de l’industrie, du gouvernement et du milieu universitaire examineront des aperçus détaillés des catastrophes naturelles, discutent des stratégies de gestion des catastrophes et explorent les perspectives sectorielles. Les thèmes généraux sont la préparation, la résilience, les outils disponibles et la collaboration intersectorielle pour le plus grand bien de tous les Canadiens.
Les 10 années les plus coûteuses sur le plan des sinistres assurés attribuables à des phénomènes météorologiques extrêmes au Canada (total des sinistres et frais de rajustement des sinistres en dollars de 2023)
Rang | Année | Perte totale (en milliards de dollars) | Phénomènes météorologiques extrêmes notables |
---|---|---|---|
1 | 2024 | 8,55 | Tempête de grêle à Calgary, feux de forêt à Jasper, queue de l’ouragan Debby, inondations dans la région du Grand Toronto |
2 | 2016 | 6,20 | Feux de forêt à Fort McMurray, Alberta |
3 | 2013 | 4,03 | Inondations en Alberta, inondations dans la région du Grand Toronto (RGT), tempête de verglas dans la RGT |
4 | 2022 | 3,61 | Événements multiples |
5 | 2023 | 3,61 | Inondations en Nouvelle-Écosse, feux de forêt dans la région de l’Okanagan et de Shuswap, en Colombie-Britannique |
6 | 1998 | 2,94 | Tempête de verglas au Québec |
7 | 2021 | 2,56 | Tempête de grêle à Calgary, inondations en Colombie-Britannique |
8 | 2020 | 2,52 | Inondation à Fort McMurray, tempête de grêle à Calgary |
9 | 2018 | 2,49 | Événements multiples : tempêtes de pluie et de vent, en Ontario et au Québec |
10 | 2011 | 2,05 | Feux et tempête de vent, Slave Lake, Alberta |
Sources de 1983 à 2007 : BAC, PCS Canada, Swiss Re et Deloitte. 2008 à 2024 : CatIQ