Selon un rapport récent, les conducteurs ayant une formation et une expérience limitées présentent un risque accru d’implication dans un accident.
Le 9 avril 2024 (TORONTO) – Les nouveaux conducteurs de camion commercial qui n’ont pas reçu une formation adéquate mettent en péril la sécurité des routes et autoroutes canadiennes, selon un rapport publié aujourd’hui.
Le Bureau d’assurance du Canada (BAC) a mandaté MNP, l’un des plus grands cabinets de services professionnels du Canada, pour cerner les principaux facteurs influant sur le coût de l’assurance des conducteurs de camion commercial. MNP est arrivé à la conclusion que les conducteurs ayant une formation et une expérience limitées sont davantage susceptibles d’être impliqués dans un accident et de présenter des réclamations coûteuses que les conducteurs mieux formés et plus expérimentés. Les réclamations pour des accidents impliquant des camions commerciaux ont connu une hausse rapide ces dernières années.
« Le secteur canadien du camionnage est essentiel à la prospérité de notre économie, car il transporte plus de 90 % de tous les aliments, biens de consommation et autres matériaux vers les consommateurs de partout au pays, a déclaré Celyeste Power, présidente et chef de la direction, BAC. L’industrie de l’assurance de dommages travaille en étroite collaboration avec le secteur du camionnage afin de trouver des solutions à certains des enjeux auxquels il fait face actuellement, y compris la pénurie de conducteurs et l’accès à une formation et à une gestion du risque adéquates. Ce rapport indépendant fait écho à bon nombre des recommandations formulées par notre industrie, et nous encourageons les gouvernements de partout au pays à utiliser ce rapport comme un appel à mettre à jour et à améliorer les normes de formation et d’application. »
Pour cerner les pratiques exemplaires en matière de formation des camionneurs, MNP a effectué un examen des programmes de formation à la conduite de camion dans divers territoires de compétence canadiens et internationaux. L’entreprise a ensuite formulé des recommandations sur la façon d’améliorer la formation. Voici les principales constatations du rapport :
Les conducteurs de camion comptant moins de trois années d’expérience risquent davantage d’être impliqués dans un accident.
Les accidents impliquant des charges lourdes ou des matières dangereuses sont généralement plus graves et entraînent des dommages plus importants. En conséquence, le montant d’assurance de responsabilité civile nécessaire pour le transport de ces marchandises augmente, ce qui entraîne du coup une hausse des primes.
Les primes applicables aux véhicules qui circulent à l’étranger subissent l’impact d’une exposition aux verdicts excessifs des jurys américains, où les tribunaux accordent aux plaignants des indemnités exceptionnellement élevées.
L’application de la réglementation relative aux camions commerciaux est inadéquate.
La formation obligatoire pour débutants n’est pas encore implantée partout au Canada.
La qualité de la formation diffère d’une école à l’autre, ce qui rend indispensable un contrôle rigoureux et l’application stricte des normes.
Plus précisément, MNP arrive à la conclusion que le programme de formation obligatoire pour débutants ne permet pas de bien préparer les conducteurs à conduire des poids lourds dans toutes les conditions et qu’un accompagnement individuel accru et un mentorat supplémentaire sont nécessaires.
« L’Alliance Canadienne du Camionnage (ACC) se réjouit de pouvoir contribuer aux travaux du BAC dans le secteur du camionnage commercial », a déclaré Geoff Wood, vice-président principal, Élaboration des politiques, ACC. « Nous sommes heureux de travailler ensemble sur les points relevés dans ce rapport et sur d’autres projets actuellement en cours, afin d’élaborer une feuille de route détaillée permettant de traiter les questions politiques clés au Canada qui ont une incidence sur les activités de camionnage, la sécurité, la formation, les permis et la surveillance du secteur ».
D’autres recommandations sont formulées dans le rapport, y compris l’établissement d’un projet pilote sur le recours à la télématique pour offrir des commentaires appréciatifs aux conducteurs de camion commercial, et l’adoption d’un système de permis de conduire progressif.
Le BAC a eu le privilège de collaborer étroitement avec le secteur du camionnage et les organismes de formation de partout au Canada afin de cerner les enjeux actuels en matière d’assurance et de contribuer à l’élaboration de recommandations visant à soutenir le secteur du camionnage.
« La TTSAO (Truck Training Schools Association of Ontario) est particulièrement impressionnée par la rigueur et la richesse des recherches menées dans ce rapport, qu’elle considère comme un reflet fidèle des expériences vécues en matière de formation ces dernières années, a déclaré Philip Fletcher, président, TTSAO. Des améliorations peuvent être mises en place pour mieux accompagner les nouveaux conducteurs du secteur, et nous souscrivons aux conclusions de l’étude concernant les lacunes relevées ».
