
Il devient de plus en plus risqué et dangereux de vivre au Canada. Ce n’est pas une opinion, c’est un fait!
Les événements météorologiques violents ont causé des pertes assurées de 3,1 milliards de dollars en 2022, l’un des totaux annuels les plus élevés jamais enregistrés. Les catastrophes ont touché presque toutes les régions du Canada, perturbant des milliers de vies : L’ouragan Fiona dans le Canada atlantique, le dérécho du printemps en Ontario et au Québec, les orages violents de l’été dans les Prairies et, à la fin de l’année, une bombe météorologique hivernale meurtrière dans l’Est et une marée royale en Colombie-Britannique.
La tendance est nette depuis des années : Les inondations, les incendies de forêt, les tempêtes de grêle, les tempêtes de vent et les épisodes de chaleur extrême, tous influencés par le changement climatique, augmentent en fréquence et en intensité, coûtent de plus en plus cher et mettent de plus en plus de vies en danger.
Alors que le Canada met l’accent sur des actions politiques à long terme pour s’attaquer aux causes du changement climatique, nous mettons trop de temps à prendre des mesures défensives immédiates qui pourraient mieux protéger les Canadiens, leurs familles et leurs biens.
Comme le dirait un entraîneur de hockey, le Canada doit travailler dur dans les deux sens de la patinoire. Cela signifie qu’il faut non seulement passer à l’offensive pour réduire les émissions et lutter contre le changement climatique, mais aussi mettre en place une défense solide en agissant dès maintenant pour rendre nos communautés plus résistantes aux catastrophes.
Seule une action rapide et soutenue de la part des gouvernements, du secteur de l’assurance et de l’ensemble de la société peut créer une culture de la préparation et contribuer à protéger la santé, les habitations et la qualité de vie de tous les Canadiens.
Que peuvent faire les gouvernements exactement?
Tout d’abord, le gouvernement fédéral devrait faire de la résilience climatique une priorité dans son prochain budget en incluant le financement nécessaire à la mise en place d’un programme national d’assurance contre les inondations à haut risque.
Depuis plus de cinq ans, les assureurs travaillent avec les gouvernements fédéral et provinciaux à la mise en place du partenariat nécessaire pour faire face au plus grand risque de catastrophe naturelle au Canada. Ce programme national de lutte contre les inondations permettrait d’accélérer le rétablissement et la reconstruction pour les familles et les entreprises déplacées dans les collectivités inondées. Il permettrait également de réduire les coûts des catastrophes imprévues auxquels doit faire face le gouvernement fédéral.
Le Canada doit prendre des mesures décisives pour réduire les dommages et les risques en comprenant mieux où et comment construire ou reconstruire les bâtiments ou réinstaller les familles. En même temps, les Canadiens ont besoin d’une assurance inondation abordable pour protéger les personnes à risque tout en allégeant le fardeau financier qui pèse sur les contribuables. La plupart des pays du G7 ont déjà mis en place un programme de ce type.
Les assureurs canadiens sont prêts à collaborer avec les gouvernements fédéral et provinciaux pour mettre en place un programme d’assurance contre les inondations à prix abordable. Sa mise en œuvre est la mesure la plus importante que le Canada puisse prendre pour mieux se préparer aux effets du changement climatique.
Sans ce partenariat, les Canadiens, qui subissent déjà les pressions liées au coût de la vie, auront de plus en plus de mal à trouver des solutions d’assurance abordables. Cela s’avérera plus particulièrement dans les régions du pays fortement exposées aux inondations, telles que la Colombie-Britannique, l’Alberta et les provinces de l’Atlantique.
Deuxièmement, le gouvernement fédéral peut ouvrir la voie dès ce printemps en complétant, et en finançant, une stratégie nationale d’adaptation. Il s’agit d’un projet que le gouvernement lui-même a présenté comme une « voie commune vers un Canada plus résilient face au changement climatique ».
Le Bureau d’assurance du Canada et les membres de la coalition « Un Canada résistant au climat » ont travaillé en étroite collaboration avec le personnel et les fonctionnaires du gouvernement à la conception de la première et indispensable Stratégie nationale d’adaptation du Canada. Les représentants de 30 compagnies d’assurance ont consacré des milliers d’heures en ressources et en savoir-faire pour soutenir le Groupe de travail sur l’assurance contre les inondations et la réinstallation mis sur pied par le gouvernement fédéral. Le travail politique est terminé. L’heure est maintenant à l’investissement et à la mise en œuvre.
Le nombre et l’intensité croissants des catastrophes liées au climat devraient préoccuper tous les Canadiens, même s’ils n’ont pas encore été directement touchés. Partout au Canada, les assureurs de dommages voient déjà des signes indiquant que l’assurance des biens pourrait devenir moins abordable, voire indisponible. En fait, les compagnies de réassurance, soit les assureurs des assureurs, ajustent leurs prix pour tenir compte des risques nouveaux et croissants dans le monde, dont le changement climatique.
Il ne sera jamais facile pour un pays aussi vaste que le Canada, dont le climat se réchauffe plus rapidement que dans le reste du monde, de se prémunir contre les effets liés au climat. En effet, les effets à court terme de la crise climatique ne font que commencer.
C’est pourquoi le gouvernement fédéral doit agir dès maintenant pour donner un sens à ses efforts, et investir d’importantes ressources, afin de mieux défendre le Canada et les Canadiens contre la menace croissante que représentent les catastrophes liées au climat.
Le secteur de l’assurance de dommages est prêt à collaborer à la mise en place rapide d’un programme national d’assurance contre les inondations financé afin de garantir la résilience financière des Canadiens face au changement climatique.