
Les assureurs réclament des mesures pour renforcer la résilience des communautés et réformer un marché de l’assurance automobile devenu insoutenable
Il y a un an, une violente tempête de grêle frappait Calgary, causant plus de trois milliards de dollars de dommages assurés et devenant ainsi la deuxième catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’histoire du Canada. Alors que la communauté commémore cet événement sans précédent, le Bureau d’assurance du Canada (BAC) salue la résilience des sinistrés et appelle les gouvernements provinciaux et municipaux à renforcer la protection des habitants.
« La tempête de grêle d’août 2024 a été un événement traumatisant pour des dizaines de milliers de résidents. Les grêlons, les vents violents et les fortes pluies ont causé d’importants dégâts aux habitations et aux véhicules », a déclaré Aaron Sutherland, vice-président des régions Pacifique et Ouest au BAC. « Les Calgariens ont fait preuve d’une résilience remarquable au cours de l’année écoulée, et les assureurs ont travaillé sans relâche pour les aider à se relever. Les dommages causés à répétition par la grêle dans la ville doivent être un signal d’alarme clair : il est temps de renforcer notre résilience et de mieux nous adapter à notre nouvelle réalité climatique. »
Certaines parties de Calgary se trouvent dans ce qu’on appelle le « couloir de la grêle » du Canada, une région historiquement sujette à des orages de grêle fréquents et destructeurs, des phénomènes qui s’aggravent d’année en année. L’Alberta a subi au moins une tempête de grêle majeure chaque année depuis vingt ans, pour un total de plus de 10 milliards de dollars en dommages assurés. Rien que ces cinq dernières années, ces événements ont causé 5,5 milliards de dollars de pertes.
Il y a moins d’un mois, le 13 juillet, la ville de Calgary a de nouveau été frappée par une violente tempête de grêle, déclarée événement catastrophique, avec des dommages estimés à plus de 30 millions de dollars. Ces événements ne sont pas des cas isolés; ils s’inscrivent dans une tendance claire et inquiétante qui exige une intervention concrète des services publics. Ainsi, les assureurs appellent les gouvernements, à tous les niveaux, à :
Relancer le programme de remise pour toitures résilientes (Resilient Roofing Rebate Program) de Calgary, qui offrait une aide financière aux propriétaires désireux de rénover leur toiture afin de mieux résister aux dommages causés par la grêle.
Imposer l’utilisation de matériaux résistants à la grêle pour les toitures et les revêtements extérieurs dans toutes les nouvelles constructions situées dans les zones à haut risque;
Améliorer les services d’alerte de grêle afin que les résidents puissent mieux se préparer et mettre leurs véhicules à l’abri.
« L’Alberta est l’épicentre canadien des événements météorologiques extrêmes. Aucune autre province n’a connu autant de dégâts ni enregistré autant de réclamations d’assurance liées à ces événements », a déclaré M. Sutherland. « Au cours de la dernière décennie, l’Alberta a représenté près de la moitié des pertes assurées dues aux intempéries graves au Canada, ce qui exerce une pression croissante sur les primes d’assurance, une pression qui continuera d’augmenter si les gouvernements n’agissent pas pour mieux protéger nos communautés et nos biens. »
Le BAC continue d’exhorter les gouvernements à investir dans la résilience de nos communautés face à la grêle et aux autres phénomènes météorologiques extrêmes.
Les effets des conditions météorologiques extrêmes sur un marché de l’assurance automobile déjà sous pression
Plus de la moitié des réclamations liées à la tempête de grêle d’août dernier (soit environ 70 000 dossiers) concernaient des véhicules, pour un total estimé à environ 1 milliard de dollars en dommages. Ce chiffre illustre la pression croissante qu’exercent les événements météorologiques extrêmes sur un système d’assurance automobile albertain déjà fragilisé.
Alors que les phénomènes météorologiques violents et d’autres facteurs s’intensifient, le coût de l’assurance automobile continue d’augmenter. Pourtant, depuis trois ans, l’Alberta a gelé ou plafonné les primes d’assurance automobile en dessous du coût réel de la couverture, marquant ainsi une période d’intervention gouvernementale sans précédent dans l’histoire de l’assurance automobile au Canada. Les primes ne reflétant plus le coût de l’assurance automobile, les assureurs automobiles de l’Alberta ont versé en 2024 1,20 dollar au titre des sinistres et des dépenses pour chaque dollar perçu en primes. Ce genre de situation n’est pas viable. Face à cette situation de plus en plus intenable, les assureurs ont été contraints de restreindre l’offre de couverture, laissant de nombreux automobilistes en difficulté pour obtenir l’assurance dont ils ont besoin.
À moins que les primes ne soient autorisées à refléter les coûts réels de la couverture, et que le marché de l’assurance automobile en Alberta ne soit rétabli sur des bases saines, la réussite des réformes gouvernementales Care-First sera compromise.
« Le système d’assurance automobile de l’Alberta est en crise », a déclaré M. Sutherland. « Le gouvernement doit lever le plafonnement des taux et veiller à ce que les réformes Care-First soient mises en œuvre efficacement, notamment en limitant les frais juridiques, comme il l’a promis. Le BAC continue de collaborer avec le gouvernement pour peaufiner les détails. Sans changement concret, les consommateurs auront accès à moins d’options d’assurance et ressentiront une frustration croissante. »
Renforcement de la résilience à l’échelle nationale
Les gouvernements de tout le Canada ont un rôle crucial à jouer pour mieux protéger la population contre les catastrophes naturelles. Ils peuvent, par exemple, prendre les initiatives suivantes :
Interdire la construction d’habitations et d’entreprises non protégées dans des zones à haut risque d’inondation ou de feux de forêt;
Investir dans les communautés vulnérables pour mieux les protéger du feu (Intelli-feu) et des inondations;
Sensibiliser les propriétaires aux risques particuliers auxquels ils font face dans leur région;
Accorder des subventions pour la rénovation des habitations afin de réduire leur vulnérabilité aux inondations et aux feux de forêt.
Le Canada a également besoin d’un organisme fédéral de coordination chargé de diriger les efforts de préparation aux situations d’urgence et de rétablissement, afin d’éviter que les communautés aient à élaborer, à chaque catastrophe, leurs propres plans d’intervention à partir de zéro. Tous les autres pays du G7 disposent d’une telle entité. Il est temps que le Canada emboîte le pas et adopte une approche proactive de la gestion des situations d’urgence.