
Le Bureau d’assurance du Canada tire la sonnette d’alarme : les droits de douane mettent à rude épreuve le marché de l’assurance automobile en raison du plafonnement des primes
Le 5 juin 2025 (Edmonton) – La guerre commerciale avec les États-Unis n’est pas sans conséquences pour le marché de l’assurance automobile de l’Alberta, déjà en proie à des difficultés. Le Bureau d’assurance du Canada (BAC) prévient le gouvernement et les consommateurs que le marché de l’assurance automobile fera face à d’autres difficultés si le plafonnement actuel des taux n’est pas supprimé.
Le BAC a récemment chargé Deloitte d’analyser l’incidence des droits de douane sur le secteur de l’assurance de dommages. Deloitte a conclu que des droits de douane de 25 % imposés par les États-Unis à l’ensemble de l’économie (et réciproquement par le Canada) augmenteraient le prix des véhicules neufs et des pièces de rechange de 10,9 % pour la plupart des assureurs. Bien que ces droits de douane n’aient été que partiellement adoptés, si l’on tient compte des changements dans les modèles de production du secteur automobile et d’autres facteurs, les primes d’assurance des conducteurs albertains pourraient augmenter de 5 %.
Les droits de douane ont eu une incidence négative sur plusieurs domaines du secteur automobile, puisqu’ils ont entraîné l’augmentation du coût des réparations et des remplacements de véhicules et mis à rude épreuve les chaînes d’approvisionnement. Parmi les effets négatifs des droits de douane, on peut citer :
Les droits de douane américains de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium canadiens sont entrés en vigueur le 12 mars avant d’être rehaussés à 50 % le 3 juin. Cette mesure a pour effet d’augmenter le coût des voitures neuves et des pièces automobiles.
Les droits de douane canadiens de 25 % sur les véhicules non conformes à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) importés des États-Unis augmentent le coût d’un tiers des véhicules importés.
Les constructeurs automobiles ont commencé à freiner, à annuler voire à mettre fin à l’expansion de leurs activités au Canada, ce qui accroît la pression sur les chaînes d’approvisionnement pour la réparation et le remplacement des véhicules, ainsi que sur les coûts.
« La confusion règne autour des droits de douane, mais la réalité est qu’ils sont bel et bien en place et qu’ils exercent une pression considérable sur les coûts de réparation et de remplacement des véhicules, une pression qui n’avait pas été prévue lorsque le gouvernement a prolongé le plafonnement des taux d’assurance automobile l’automne dernier », a déclaré Aaron Sutherland, vice-président, régions du Pacifique et de l’Ouest, Bureau d’assurance du Canada (BAC). « Le plafonnement actuel des taux des « bons conducteurs » ne reflète pas ces nouvelles pressions sur les coûts. Si les assureurs ne parviennent pas à répercuter la hausse des droits de douane et d’autres coûts dans leurs taux, ils pourraient être contraints de réduire encore l’offre de couverture pour les conducteurs pour rester financièrement viables. »
Même sans tenir compte de l’incidence des droits de douane, l’Auto Insurance Rate Board (AIRB) du gouvernement albertain a récemment publié des tendances de référence en matière de sinistres, que les assureurs pourront utiliser pour leurs nouveaux dépôts de tarifs, dont plusieurs dépassent le plafonnement actuel des taux. D’après la Revue trimestrielle, au cours de l’année prochaine :
Les coûts des dommages corporels (juridiques) augmenteront en moyenne de 9,1 %;
Les coûts des indemnités d’accident (médicales/de réadaptation/de remplacement du revenu) augmenteront en moyenne de 5,5 %;
Le coût des réclamations pour dommages aux véhicules augmentera d’environ 10 %.
« Ces nouvelles pressions sur les coûts dues au conflit commercial avec les États-Unis s’ajoutent aux autres du système d’assurance automobile et créent de nouveaux défis pour les assureurs qui versent plus d’argent en indemnités qu’ils n’en perçoivent en primes », a déclaré M. Sutherland. « Cette situation est insoutenable; la province doit agir et mettre fin au plafonnement des taux sous peine de causer encore plus de dommages ».
Les assureurs albertains sont soumis à un plafonnement des taux depuis plus de trois ans. Jamais dans l’histoire du Canada, le gouvernement n’est intervenu aussi longtemps dans le marché de l’assurance automobile. En 2024, en raison de ce plafonnement des taux, les assureurs automobiles de l’Alberta ont payé 1,17 $ en sinistres et autres frais pour chaque dollar de prime perçue.