
Le BAC estime qu’il est temps de se pencher sérieusement sur la question des dégâts causés à répétition par la grêle, qui ont coûté plus de 6 milliards de dollars au cours des cinq dernières années.
La tempête de grêle qui a frappé Calgary le 13 juillet a causé des dommages assurés de près de 92 millions de dollars, selon les premières estimations de Catastrophe Indices and Quantification Inc. (CatIQ). Les dommages aux véhicules constituent 65 % de l’ensemble des réclamations liés à la tempête.
« Les dommages assurés causés par les tempêtes de grêle en Alberta au cours des cinq dernières années s’élèvent désormais à 6 milliards de dollars », a déclaré Aaron Sutherland, Vice-président, Pacifique et Ouest, Bureau d’assurance du Canada (BAC). « Reconstruire sans cesse à cette échelle n’est pas viable et fera grimper les primes à moins d’en faire plus pour renforcer notre résilience et prévenir les dommages causés par la grêle. Les mesures à prendre sont claires : améliorer les codes du bâtiment, accorder une aide financière pour les travaux de rénovation et optimiser les systèmes de cartographie des risques et les services d’alerte. Le temps est venu de lancer un débat à l’échelle nationale sur la façon de concrétiser ces changements afin de mieux protéger les communautés canadiennes à l’avenir.
De nombreuses zones de Calgary se trouvent dans « Hail Alley » (corridor de grêle), une région du Canada historiquement sujette à des chutes de grêle fréquentes et destructrices. La semaine dernière, soit un an après les faits, CatIQ a publié son bilan des dommages causés par la tempête de grêle ayant frappé Calgary le 5 août 2024 et coûté plus de 3,2 milliards de dollars en dommages assurés. Il s’agit de la tempête de grêle la plus coûteuse et de la deuxième catastrophe naturelle au plus lourd bilan financier dans l’histoire du Canada.
L’Alberta a subi au moins une tempête de grêle majeure chaque année depuis vingt ans, y compris celle du mois dernier, pour un total de plus de 11 milliards de dollars en dommages assurés. Rien que ces cinq dernières années, ces événements ont causé 6 milliards de dollars de pertes.
« Ces événements ne sont pas des cas isolés; ils s’inscrivent dans une tendance claire et inquiétante qui exige une intervention concrète des services publics », a indiqué M. Sutherland. « Il est grand temps de discuter de l’ampleur des dommages causés à répétition par la grêle, spécialement à Calgary, et du besoin urgent de renforcer notre résilience et de mieux nous adapter à notre nouvelle réalité climatique ».
Depuis des années, les assureurs exhortent tous les paliers de gouvernement à mieux protéger les Canadiens contre les catastrophes naturelles. À Calgary, cela consiste notamment à :
Relancer le programme de remise pour toitures résilientes (Resilient Roofing Rebate Program) de Calgary, qui offrait une aide financière aux propriétaires désireux de rénover leur toiture afin de mieux résister aux dommages causés par la grêle
Imposer l’utilisation de matériaux résistants à la grêle pour les toitures et les revêtements extérieurs dans toutes les nouvelles constructions situées dans les zones à haut risque
Améliorer les services d’alerte en cas de grêle afin que les habitants puissent mieux se préparer et mettre leurs véhicules à l’abri lorsqu’une tempête approche
La résilience à l’échelle nationale
Les gouvernements du Canada ont un rôle crucial à jouer pour mieux protéger la population contre les catastrophes. Ils peuvent, par exemple, prendre les initiatives suivantes :
Interdire la construction d’habitations et de commerces dans des zones à haut risque d’inondation ou de feux de forêt
Investir dans les communautés les plus touchées par les phénomènes météorologiques extrêmes pour mieux les protéger du feu (Intelli-feu) et des inondations
Sensibiliser les propriétaires aux risques particuliers auxquels ils font face dans leur région;
Accorder des subventions pour la rénovation des habitations afin de réduire leur vulnérabilité aux inondations et aux feux de forêt
Le Canada a également besoin d’un organisme fédéral de coordination pour encadrer la préparation aux situations d’urgence et les efforts de rétablissement, afin que les communautés n’aient pas à repartir de zéro après chaque catastrophe. Tous les autres pays du G7 disposent d’une telle agence. Il est temps que le Canada emboîte le pas et adopte une approche proactive en matière de gestion des situations d’urgence.
Les effets des conditions météorologiques extrêmes sur un marché de l’assurance automobile déjà sous pression
Plus de la moitié des réclamations liées à la tempête de grêle de juillet (soit environ 65 %) concernaient des véhicules. Ce chiffre illustre la pression croissante qu’exercent les événements météorologiques extrêmes sur un système d’assurance automobile albertain déjà fragilisé.
Alors que les phénomènes météorologiques extrêmes et d’autres facteurs s’intensifient, le coût de l’assurance automobile continue d’augmenter. Pourtant, depuis trois ans, l’Alberta a gelé ou plafonné les primes d’assurance automobile en dessous du coût réel de la couverture, marquant ainsi une période d’intervention gouvernementale sans précédent dans l’histoire de l’assurance automobile au Canada. Les primes ne reflétant plus le coût de l’assurance automobile, les assureurs automobiles de l’Alberta ont versé en 2024 1,20 dollar au titre des sinistres et des dépenses pour chaque dollar perçu en primes. Ce genre de situation n’est pas viable. Et c’est dans ce contexte de plus en plus intenable que les assureurs ont été contraints de restreindre l’offre de couverture, laissant de nombreux automobilistes en difficulté pour obtenir l’assurance dont ils ont besoin.
À moins que les primes ne soient autorisées à refléter les coûts réels de la couverture, et que le marché de l’assurance automobile en Alberta ne soit rétabli sur des bases saines, la réussite des réformes gouvernementales Care-First sera compromise.
« Le système d’assurance automobile de l’Alberta est en crise », a déclaré M. Sutherland. « Le gouvernement doit lever le plafonnement des taux et veiller à ce que les réformes Care-First soient mises en œuvre efficacement, notamment en limitant les frais juridiques, comme il l’a promis. Le BAC continue de collaborer avec le gouvernement pour peaufiner les détails. Sans changement concret, les consommateurs auront accès à moins d’options d’assurance et ressentiront une frustration croissante. »
La somme des dommages assurés est une estimation fournie par CatIQ (www.CatIQ.com) et utilisée sous licence par le BAC.