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Assurance automobile

Les cinq principaux facteurs d’augmentation des primes d’assurance automobile

6 juin 2024 | Par Mark Cripps, directeur, Communications, BAC
Top five reasons auto insurance premiums have increased

Où que vous viviez au Canada, les primes d’assurance automobile ont probablement augmenté au cours des dernières années. Ce problème n’est pas exclusif au Canada. L’augmentation des primes d’assurance automobile est aussi un problème important aux États-Unis.

Pour comprendre d’où viennent ces augmentations, il faut connaître les principaux facteurs contributifs.

1. Les vols d’automobile

La crise des vols de véhicules au Canada coûte cher aux particuliers. Selon de nouvelles données publiées par le Bureau d’assurance du Canada (BAC), les coûts des réclamations d’assurance pour remplacer les véhicules volés au Canada ont grimpé en flèche pour atteindre le chiffre record de 1,5 milliard de dollars en 2023, soit une augmentation de 254 % depuis 2018. Le problème est plus important en Ontario, où les coûts des réclamations pour vol de véhicules ont augmenté de 524 % entre 2018 et 2023, dépassant le milliard de dollars pour la première fois en 2023.

Pour mettre ces chiffres en perspective, entre 2018 et 2021, les réclamations pour vols de véhicules au Canada se sont chiffrées à 556 millions de dollars par année.

Le coût des réclamations a une incidence sur les primes, car les assureurs fixent les primes en fonction, en partie, du risque associé à un véhicule. Les véhicules présentant un risque de vol plus élevé coûtent généralement plus cher à assurer. Le BAC estime que le vol de véhicules ajoute environ 130 dollars à la prime annuelle moyenne en Ontario.

2. Une inflation persistante et des problèmes de chaîne d’approvisionnement

Alors que l’inflation générale a diminué en 2024 au Canada, il en va tout autrement des coûts qui ont une incidence directe sur les réclamations d’assurance automobile.

Au plus fort de la crise inflationniste au Canada, l’indice des prix à la consommation (une mesure de la variation moyenne dans le temps des prix payés par les consommateurs pour les produits de consommation et les services) a atteint 8,1 % en juin 2022. Toutefois, selon les données de Statistique Canada, les assureurs ont constaté que les coûts des sinistres automobiles étaient beaucoup plus élevés que le taux d’inflation maximal. Par exemple, ces trois dernières années, les prix des véhicules de tourisme neufs ont augmenté de 12,1 %, tandis que les prix des pièces de rechange et des véhicules de remplacement ont augmenté de 18 %.

Les détaillants de pièces de rechange, les ateliers de réparation automobile et les concessionnaires continuent de faire face à des problèmes de chaîne d’approvisionnement, ainsi qu’à une pénurie de techniciens. Même si la situation s’est améliorée, les pressions inflationnistes ainsi que le temps nécessaire pour réparer un véhicule endommagé continuent à faire augmenter le coût des réclamations pour dommages matériels.

Par ailleurs, puisque les assureurs doivent fixer les primes sur une base prospective, ils doivent prendre en compte le coût attendu des futurs sinistres automobiles.

3. Les frais juridiques

Les systèmes d’assurance automobile privée de l’Alberta, de l’Ontario et des provinces atlantiques fonctionnent selon les règles de la responsabilité civile totale ou limitée (qui donnent à une personne blessée dans un accident le droit de poursuivre le conducteur responsable). Les assureurs doivent prévoir les coûts de ces poursuites lorsqu’ils fixent les primes d’assurance. Dans certains cas, une personne blessée peut avoir besoin d’engager un avocat après une collision, mais cela devrait être l’exception et non la règle. La majorité des personnes blessées dans une collision font une demande d’indemnisation et reçoivent les prestations dont elles ont besoin pour se rétablir. Cependant, certains avocats spécialisés dans les blessures utilisent une publicité et un marketing agressifs pour encourager les réclamations futiles, ce qui fait augmenter les coûts pour tout le monde. Par conséquent, les frais juridiques peuvent largement dépasser les indemnités pour douleurs et souffrances versées aux personnes blessées dans des collisions.

Dans un rapport de 2022, David Marshall, expert réputé en assurance, a fait remarquer que les coûts plus élevés de la couverture des dommages corporels dans les provinces dotées d’un système d’assurance privée sont dus à la conception défectueuse du produit d’assurance.

Par exemple, en Alberta, les poursuites judiciaires et les frais juridiques associés à des réclamations d’assurance ont augmenté de 31 % depuis 2018 et représentent désormais environ 20 % de la prime d’un conducteur pour la couverture obligatoire.

4. L’intervention réglementaire

Les gouvernements provinciaux déterminent le contenu des polices d’assurance automobile, le traitement des réclamations et la gestion des plaintes.

L’intervention réglementaire du gouvernement dans le système d’assurance automobile peut avoir des conséquences désastreuses pour les consommateurs. Par exemple, depuis 2016 en Alberta, les nombreuses interventions gouvernementales sur les taux d’assurance exercent des pressions sur les coûts au sein du système, ce qui a rendu le marché peu attrayant pour certains assureurs. En 2023, 17 compagnies d’assurance ont perdu de l’argent et une s’est retirée du marché. Certains assureurs ont réduit le nombre de polices qu’ils émettent et ont durci les conditions des polices.

La Californie connaît une situation semblable. Les interventions réglementaires entre 2020 et 2022 ont mené certaines des plus grandes compagnies d’assurance automobile du pays à se retirer du marché. Les consommateurs ont eu beaucoup de mal à obtenir une couverture, car les assureurs ont limité les options de paiement et les couvertures, et ont réduit leurs effectifs.

Après le retrait de certains assureurs et la réduction des capacités, la Californie a recommencé à approuver les augmentations de taux des assureurs. Au début de 2024, State Farm, le plus grand assureur privé de l’État, a annoncé une augmentation de 21 % de ses taux d’assurance pour ses clients actuels. Certains analystes prévoient une augmentation générale de 35 % des taux d’assurance automobile si le département des assurances approuve les demandes d’augmentation.

Les interventions sur les taux du marché ne font que repousser les problèmes du système d’assurance automobile, et ce sont les consommateurs qui en paient le coût.

5. La sophistication des nouveaux véhicules

Les primes d’assurance peuvent aussi être affectées par les nouvelles technologies automobiles. Une technologie plus poussée dans les véhicules augmente le coût des réparations; et par conséquent, le coût des sinistres. Les compagnies d’assurance peuvent alors augmenter leurs taux afin de compenser le coût plus élevé des réparations des voitures endommagées dans une collision.

Les nouveaux véhicules sont munis de dispositifs de sécurité importants, comme les systèmes d’évitement de collision et la surveillance des angles morts, et cette technologie nécessite des capteurs perfectionnés. Un pare-chocs muni de ces capteurs coûte plus cher à réparer qu’un pare-chocs classique dépourvu de dispositifs de sécurité intégrés.

Par exemple, le pare-chocs arrière d’une Toyota Rav 4 de 2017 nécessite 17 pièces et la réparation coûte en moyenne 2 769 $. Le modèle 2022 du même véhicule nécessite 39 pièces et coûte en moyenne 4 144 $ à réparer, ce qui représente une augmentation de 50 %.

Les assureurs automobile réalisent-ils des bénéfices exorbitants?

De nombreux consommateurs pensent à tort que les assureurs réalisent des bénéfices excessifs sur la souscription d’assurance automobile. Cependant, comme il s’agit d’une assurance obligatoire, les organismes provinciaux qui réglementent l’assurance ont instauré des lignes directrices sur la rentabilité des assureurs afin de garantir l’équité et l’accessibilité financière pour les consommateurs.

Selon l’Agence statistique d’assurance générale, qui collecte et regroupe les statistiques sur l’assurance automobile pour les organismes de réglementation gouvernementaux du Canada, les produits d’assurance automobile rapportent peu aux assureurs.

Les plus récentes données pour l’Alberta (2012-2022) montrent que les assureurs ont perdu 7 cents par dollar de prime d’assurance automobile souscrite. Si l’on tient compte des revenus d’investissement, les assureurs ont quand même perdu 0,6 % au total.

En Ontario, au cours de la même période, les assureurs ont réalisé en moyenne un modeste bénéfice de 2 cents par dollar de prime souscrite, et un rendement global de 7,9 % des capitaux propres, en tenant compte des revenus d’investissement.

Que pouvez-vous faire pour réduire votre prime d’assurance?

Même si l’assurance automobile a augmenté, vous pouvez prendre des mesures pour réduire votre prime. Par exemple, vous pouvez augmenter votre franchise (le montant que vous acceptez de payer en cas de réclamation) ou profiter des programmes de conduite sécuritaire des assureurs, comme l’assurance basée sur l’utilisation. Le regroupement des polices (par exemple, en souscrivant une assurance automobile et une assurance habitation auprès du même assureur) permet souvent d’économiser sur les primes. Et surtout, magasinez pour obtenir le meilleur taux!

À propos de l'auteur

Mark Cripps détient un baccalauréat en journalisme et a consacré 25 ans de sa carrière à travailler en tant que journaliste et rédacteur en Ontario. Il a également occupé pendant huit ans les postes de secrétaire de presse et de directeur des communications pour le ministère des Affaires municipales et du Logement ainsi que pour le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario. Mark Cripps a rejoint le BAC en 2019, où il gère les communications pour les régions de l’Ouest et du Pacifique, ainsi que pour l’industrie de l’assurance entreprise.

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